ÉDITO

À Gaza, l’aide humanitaire n’entre plus. Israël a repris son assaut, rompu le cessez-le-feu et poursuit son projet colonial et génocidaire, sous nos yeux.
La situation n’a jamais été aussi critique.

Si nous ouvrons cet édito par ces faits, c’est parce qu’on ne cessera de parler de la Palestine. Dans chaque micro, sur chaque plateforme, dès qu’on le peut.
Exposé·es à la violence, sous ses formes abjectes ou insidieuses, face aux renversements du monde, lointains ou proches, on ne peut s’empêcher d’être terrifié·es.
Et surtout : on ne veut pas cacher nos inquiétudes ni forcer nos joies.

Ne pas s’épuiser à faire semblant, ce n’est pas se résigner à la brutalité, au détricotage des services publics, à l’abandon des plus vulnérables, au déni démocratique et climatique.
C’est garder l’énergie qui nous reste pour mettre en place des stratégies, contrecarrer les valeurs dominantes.

Si l’air du temps est irrespirable, chérissons les lieux où l’on peut reprendre son souffle. Nous voulons que l’atelier 210 soit de ceux-là. Un espace public pour le doute, l’essai, les erreurs qui sont aussi des réussites. Un espace où se délester et se recharger. Un outil robuste pour prendre des risques, cultiver des langages singuliers et mettre en crise les évidences. Un lieu où la multidisciplinarité est prise au mot : dans les formes artistiques, comme dans notre organisation, toujours à plusieurs voix.

Cette saison, nous ne nous tairons pas.
Plus que jamais, nous martelons ce qui reste inscrit sur notre façade : Love & Acts