Après ces longs mois de restrictions, de silences mais aussi de convergences des luttes et de tribunes joyeuses, doucement, Bruxelles a repris vie, nous  avons retrouvé les terrasses, les visages inconnus, les rencontres hasardeuses.

Nous sommes heureux.ses mais marqué.e.s par ces derniers mois, marqué.e.s par la certitude, s’il restait encore des doutes, que ce qui fonde la politique de nos états sont l’ordre, le travail et la consommation plutôt que les liens humains et sociaux, l’éducation, la santé mentale, la culture et notre profond besoin de sensible.

Marqué.e.s, donc, nous avons cependant profité de ce temps suspendu pour ralentir et réfléchir à l’avenir de l’atelier 210 et à ce que ce lieu représente pour nous :

Un lieu que nous avons pensé collectivement, ouvert à tou.te.s mais qui ne cherche pas l’unanimité. Nous voudrions que l'atelier 210 s’associe à des projets artistiques audacieux, parfois fragiles, qui nécessitent la bienveillance et le soutien solide d’une équipe, la curiosité des spectateur.trice.s et l’ambiance chaleureuse et inclusive de ses espaces.

Un lieu qui se veut sensible aux altérités et aux singularités qui composent le monde, attentif aux récits qui se construisent et aux représentations en mouvement.

Les préoccupations des artistes, leurs inquiétudes, leur rapport aux problématiques du monde qu’ils occupent sensiblement sont ce qui fonde la programmation, quelques soit les médiums dont ils usent pour les incarner.

Danse performance arts visuels projet dans l’espace public musique projets de médiation, l’aspect multidisciplinaire du 210 se renforce et se prolonge a travers une constellations de projets.

Nous voudrions developper également des espaces ouverts dans la programmation. Dans le cadre des « week-ends de libre » nous inviterons par exemple un collectif, une personnalité, une démarche, un.e artiste, à investir le bâtiment et ses entoures et à proposer sa propre programmation. 

L’occasion pour l'atelier 210 de se situer en soutien de ce qui existe sans lui et de mettre à disposition les outils dont il dispose à travers une collaboration à chaque fois singulière.

Sensible à la fois aux événements ponctuels et intenses mais aussi à la nécessité de developper des projets dans la durée, l’Atelier 210 soutiendra sur deux saisons « l’ecole expérimentale », un projet  imaginée par Camille Louis philosophe et dramaturge et Léa Drouet.

l’école expérimentale est un dispositif horizontal et réciproque d'échange des savoirs. Cette école « anormale » que l’atelier 210 souhaite ouvrir invitera comme enseignant.e.s toutes celles et ceux à qui l'on prétend enseigner, que l'on veut former, redresser, normaliser. Elle est expérimentale en ce qu'elle part des expériences. Les rendez-vous de l'École sont imaginés comme de longs weekends ponctuant l'année et opérant des connections avec la programmation l'atelier 210 où elle démarre.

Côté musique, la programmation de cette nouvelle saison sera fidèle à ce qui a fait l’ADN de l’atelier 210 ces dernières saisons : un croisement d’artistes locaux et internationaux de la scène alternative, une large diversité des genres et une ouverture vers les expériences originales voire insolites qui renversent le rapport entre la scène et le public. En ancrant la programmation dans nos valeurs, un accent plus important sera mis sur la parité des genres et des origines sur notre scène tout en travaillant à un lieu toujours aussi inclusif et chaleureux, pour et par tous les publics. Une programmation festive enfin, qui défendra le geste plutôt que la barrière, la sueur des corps comme remède à la distance. Un lieu safe mais pas sage où l’on retrouve le goût d’être ensemble et où s’entrechoquent les pulsations de nos joyeuses retrouvailles.

Pour l'atelier 210, 

Léa Drouet & François Custers